C’est ce qu’on m’a dit avant même que je pose le pied en Polynésie. Car en plus du lagon translucide et des paysages incroyables par ici … Entre juillet et novembre on a aussi le privilège d’assister au passage des baleines à bosse. Elles remontent depuis les eaux frisquettes de l’Antarctique pour mettre bas et se reposer dans la chaleur du Pacifique.
Avant de m’installer à Moorea, j’ai eu la chance d’en voir une en Dominique, dans la baie de la Soufrière. J’étais sur une plateforme flottante, en pleine session d’apnée avec Stéphane Tourreau, quand une baleine est apparue, là, juste à côté de nous. Elle nous a offert sa présence en tournant autour de la plateforme pendant une bonne heure. Je ne me suis pas sentie invitée à la rejoindre dans l’eau sur le moment, mais cette « visite spontanée » m’a profondément touchée.
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En réalité, on ne « nage » pas vraiment avec les baleines, on ne peut d’ailleurs pas s’immerger avec elle, c’est interdit pour les respecter et les préserver. On les observe et, si elles le permettent, on se met à l’eau à leurs côtés, en surface. J’ai eu l’occasion de participer à deux sorties depuis mon arrivée, mais j’ai remarqué que dès que je cherchais trop à « provoquer » la rencontre, mon émotion s’estompait un peu. 🫣
Au cours de mes stages par le passé, j’ai pu « suivre » moi aussi des animaux marins (comme les raies mobula aux Açores), et j’ai parfois vu des animaux marins être nourris pour être attirés. Et même si l’intention est souvent de partager la beauté du vivant, ces pratiques peuvent modifier le comportement, le rythme… et donc peut-être aussi la liberté d’une certaine manière ?
Il faut dire qu’on aime tous partager ce qu’on vit. Avec les photos pour les réseaux (option bikini et baleine en arrière-plan), les promesses de “connexion” à la nature… Le tourisme animalier, même bienveillant, peut avoir tendance à basculer vers du marketing.
Pour l’avoir vécu moi-même il y a quelques années, avec le recul, je crois que je cherchais surtout plus à me flatter qu’à mettre en valeur l’animal.
Et ces partages sur les réseaux, peuvent laisser croire que l’animal est toujours disponible ou que chacun peut se mettre à l’eau sans connaissance, ni aisance aquatique.
Je crois que, à trop chercher l’intensité parfois, on risque de s’éloigner un peu de la simplicité de la rencontre. Mais c’est une réflexion personnelle que j’ai envie de partager ici. ☺
Moi, ce dont je rêvais en arrivant ici, c’était plutôt d’entendre le chant des baleines. Les savoir là, tout près, et libres. Le chant des mâles, grave et profond, peut parcourir des kilomètres. Et la fréquence de ce son a même un effet sur notre corps : elle apaise, ralentit le rythme cardiaque, « nous enveloppe ». C’est un peu comme un « hug » de baleine à distance. Et c’est peut-être mieux ainsi.
Déjà parce qu’un mâle chanteur…ça chante très fort ! Et puis ces « géantes paisibles » peuvent mesurer jusqu’à 15 mètres et peser 30 tonnes. Certaines baleines sont très joueuses et parfois les baleineaux n’ont pas encore conscience de leur taille…Le danger n’est pas dans leur intention, mais peut-être plus dans notre enthousiasme à les approcher au plus près.
Faire connaître les baleines, c’est vrai que c’est aussi permettre de les faire « aimer ». Et sans doute, de faire un pas de plus vers leur protection.
Mais comment trouver l’équilibre entre l’émerveillement, la sensibilisation et le respect ?
Avec le temps (et aussi mon petit côté sensible sans doute !) mon approche a évolué je ressens moins l’envie de suivre la tendance, et je préfère désormais écouter mon intuition. Alors à travers les cours et stages que je propose, j’aime bien vous inviter à une autre approche : celle qui laisse la place à l’imprévu, à la surprise. ✨
La présence animale n’est pas un objectif, mais plutôt un cadeau que la nature nous offre parfois…
En particulier quand on se « fond » dans le milieu marin ! ☺
Car bien souvent, c’est en adoptant le langage de l’océan comme une sorte de mimétisme : ralentir le rythme, utiliser l’apnée, onduler… que ces moments précieux sont rendus possibles.
J’adore favoriser cette sensation de relâchement, de confiance, qui semble inviter l’animal à s’approcher…Et pour moi, c’est d’autant plus émouvant quand c’est lui qui choisit de venir ! 💜

